21 Avril 2017
Cette autobiographie de l'auteur de polars originaire de Montfort-sur-Meu lui ressemble, ainsi qu'à ses livres : cash, franc, introspectif, "punk", noir mais non dénué d'humour et d'espoir.
Caryl Ferey raconte succinctement sa jeunesse torturée, jusqu'au-boutiste ; un premier voyage en Nouvelle-Zélande ; son arrivée à 'écriture et le long cheminement avant de pouvoir vivre de son art , soutenu par le R.M.I. et la solidarité indéfectible de ses amis. Une bourse littéraire lui permettra de retourner en Nouvelle-Zélande où il recueillera les éléments de son premier livre édité : Haka.
Ce sont ses expériences de vie et ses voyages qui expliquent son parcours d'écrivain. Ses ballades à travers le monde, accompagné de ses potes auxquels il a donné des surnoms ( j'aime beaucoup "le librairie-qui-trouve-ça-nul" correspondant à un de ses plus vieux amis, libraire, qui a toujours trouvé "nul" ses écrits, même après son succès), ses rencontres humaines très riches, ses brutales prises de consciences politiques qui l'amèneront à un engagement dès son second roman Hutu, suite de Haka. On comprend mieux ses romans, leur noirceur et leur violence, leur richesse géographique et culturelle. Car dans ce livre, comme dans ses romans, où au-delà du polar, on y voyage et on y découvre des pays, des mondes, des gens. Et même le festival de Cannes, où notre auteur globe-trotter qui ne craint pas d'aller dans les quartiers les moins fréquentables des villes qu'il visite, se sent un peu perdu, mais fidèle à lui-même en fumant une roulée au pied du fameux tapis rouge.