10 Juin 2017
Connu pour ses ouvrages sur la guerre de 14-18, Stéphane Audoin-Rouzeau évoque dans "Une initiation" Rwanda (1994-2016) paru en janvier 2017 au Seuil , sa prise de conscience (progressive) vis-à-vis du dernier génocide du XXe siècle.
Il fait partie de ces chercheurs et encore trop rares historiens à se rendre régulièrement au Rwanda depuis une dizaine d'années pour rendre compte d'un traumatisme que ni commémorations , ni visites des lieux de massacres transformés en musées de l"horreur, n'arriveront jamais à conjurer.
D'abord en raison de la violence toujours palpable (et hélas active!) avec cette dangereuse proximité entre les survivants et bon nombre des tueurs dans ces villages, ces collines éloignées des autorités urbaines.
Ensuite parce que ces survivants, hantés par leurs parents aux corps disparus, sans inhumation décente, demeurent souvent prostrés, déclarant : "je ne suis rien".
L'émotion souvent,submerge les paroles de l'auteur qui relève la dimension sacrilège des lieux de massacre , les églises qui furent d'horribles pièges parce que les bourreaux partageaient la même religion catholique que leurs victimes.!
Enfin, hélas, L'auteur "pourtant militariste" comme il se définit, revient sur le responsabilité des politiques et des militaires français de l'époque qui, jusqu'à la fin du génocide ,entre avril et juillet1994,ont été du "côté" d'un pouvoir failli qui a commandité ce génocide rwandais.