21 Juillet 2017
Boutros, vigile dans un cinéma abandonné de Beyrouth, découvre par hasard l'existence d'une ville sous la ville, peuplées d'hommes qui ne sont, pour la plupart, jamais montés à la surface. Blessé, il y restera de longs mois durant lesquels, il apprendra leur histoire, leur culture, leurs moeurs, il tombera amoureux, et cherchera le moyen de retourner dans son monde.
Plus on avance dans le roman, et plus on se rapproche de la surface, à travers les souvenirs de plus en plus présents du narrateur. le silence de la vie du "dessous" se vit par rapport à la vie bouillonnante du "dessus", mais aussi par rapport à ses menaces qui ont un impact sur l'autre Beyrouth : la guerre plane sur tous les personnages, le narrateur en premier qui l'a vécue mais également sur ce peuple qui en a subi les tremblements de terre liés aux impacts d'obus.
Le narrateur souhaite raconter son histoire surprenante à l'auteur, Rabee Jaber, reconnu au Liban, rédacteur en chef du supplément culturel du journal Al-Hayat, et dont quinze romans (très peu traduits en français, malheureusement )ont été publiés à ce jour. Jaber est également le lauréat 2012 de l'équivalent du Goncourt arabe (l'International Prize for Arabic Fiction) pour" les Druzes de Belgrade". Né trois ans avant le déclenchement de la guerre civile libanaise, la violence de ce conflit intercommunautaire semble imprégner ses livres, en filigrane dans "Berytus" ou plus directement dans "les Druzes de Belgrade" qui aborde de front une période peu connue des occidentaux : les affrontements entre les Chrétien maronites et les Druzes au XIXe siècle, Mais ce sujet , la violence de la guerre civile, me semble (à la seule lecture de ce livre (pour l'instant) traité avec finesse et sans voyeurisme.
Un belle découverte qui m'a donnée de pousser plus loin dans la lecture de cet auteur.
Laetitia