19 Janvier 2019
La veille du Nouvel An, l'écrivain allemand ,Edgar Hilsenrath né en 1926 ,a décidé de nous décevoir pour la première fois de son existence alors que sa longue carrière littéraire fut un "sans faute" exemplaire. Nous lui sommes éternellement reconnaissants d'avoir écrit des livres merveilleux, drôles émouvants et terribles à la fois. Le paradoxe en effet de ces histoires marquées par la Shoa, ou le génocide des Arméniens, réside dans l'usage d'un style direct, cinématographique , souvent lyrique et caustique mis au service de thèmes où l'horreur côtoie la stupidité, comme si le burlesque (et non Virgile) avait guidé Dante dans sa descente aux Enfers. Nous mettrons toutefois à part Nacht, le récit réellement, totalement désespéré , noir, amer, d'un auteur (jeune survivant juif alors ) qui plus tard avec Fuck América, Le Nazi et le Barbier, le conte de la pensée dernière, ou Orgasme à Moscou nous fera pleurer et rire comme Chaplin réalisateur du Kid ou du grand Dictateur. Sa plume va bien nous manquer dans cette époque où de patibulaires marionnettes et autres Père Ubu s'agitent dangereusement sous nos yeux ébahis.
Adieu et merci encore pour tout Edgar.
P.S. cela va nous faire mal au sein de modifier sur notre logiciel de "bib"sa fiche "autorité " auteur en inscrivant 2018 comme date de décès.