26 Mars 2019
Salinger , avant l'Attrape-coeur, met en lumière un épisode méconnu de l'écrivain, au demeurant fort discret, dont le roman "L'attrape coeur" fut un succès mondial au début des années 50. Valentina Grande pour le texte et Eva Rosetti pour le dessin, soulèvent avec délicatesse, par ellipses parfois, un pan caché de la biographie de l'auteur , soldat américain alors soigné en 1945 dans un hôpital ... allemand juste à la fin de la guerre. Traumatisé par la vision des camps, et hanté par le souvenir d'un premier amour perdu dans l'Autriche avant l'Anschluss, l'apprenti écrivain d'origine juive fait la rencontre d'une jeune franco-allemande énigmatique, Sylvia, travaillant comme ophtalmologue dans l'établissement hospitalier où il se remet péniblement d'une forte dépression. Il la retrouvera peu après après dans un bureau où il officie à la dénazification des civils. Une relation s'instaure entre ces deux amoureux de la poésie (Rilke pour Sylvia, Emilie Dickinson pour Salinger).
Malgré le passé trouble de Sylvia, le soldat américain décide de l'épouser. Mais les fantômes du passé risquent de contrecarrer la relation amoureuse de ce couple improbable. Roman graphique des désillusions C'est aussi celui d'une culpabilité européenne où sans être bourreau "personne n'était innocent".
Dans la France du second Empire, Swan et son frère Scottie quittent l'Amérique , bien décidés chacun, chacune à accomplir leur rêve artistique : devenir peintre. Mais quand on est une jeune femme de bonne famille, la tache est malaisée et c'est parce que Swan connaît un secret relatif à la vie intime de son frère qui, lui, peut entrer à l'Ecole des Beaux Arts de Paris sans difficulté, qu'elle a réussi à l'accompagner en France. Accueillis par leur cousin Edgar Degas, les jeunes New Yorkais ne vont pas tarder à connaître leur premières joies et premières désillusions. Dans ce premier volume "le buveur d'absinthe", le dessinateur Néjib nous brosse un tableau vivant et peu ...académique d'une époque où se côtoyent d'anciennes et futures gloires du XIX eme siècle , Ingres, Delacroix, Manet et Courbet. Une belle façon de réviser ou d'apprendre ce que fut la peinture française à un tournant décisif de sa modernité .