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Médiathèque Julien Gracq

Toute l'actualité de la médiathèque de Plélan-le-Grand en Ille-et-Vilaine

Un souvenir posthume d'Edgar : "Terminus Berlin"

Béret sur la tête , chemise rouge à carreau noirs et jeans , Lesche dit adieu à New-York sans regret pour rentrer en Allemagne  à la fin des années 80 . Malgré deux romans publiés  sur sa jeunesse de juif allemand survivant de la Shoa, Il n' a pas percé en Amérique et désire  rentrer dans le pays de sa langue maternelle. Malgré la politesse gênée des vieux berlinois et la violence verbale des néo-nazi, il s'installe dans la toute nouvelle capitale à la tombée du Mur. Séducteur impénitent, il réussit à tomber vraiment (ou enfin)  amoureux  d'une traductrice d'origine arménienne en travaillant sur le génocide arménien de 1915  qui fera l'objet de son dernier livre.

Ne lâchant rien , ni humour  ni  attachement viscéral à une culture et à une langue qui fut pourtant celle des bourreaux, Edgar Hilsenrath nous offre là son récit le plus autobiographique, et donc le plus émouvant car le dernier traduit en français après des chef-d"oeuvre tels  que "Nuit", le conte de la dernière pensée ou "Fuck Amérika" .  Son absence va nous manquer en ces temps de repli, de stupide ignorance, de  manque total d'auto-dérision. Et si cette dernière pirouette littéraire  est plus légère que ces titres précédents, nous sourions malgré tout en lisant dans les dernières pages consacrées à sa biographique qu'il soufflera en avril 2019 les bougies de son 92 ieme anniversaire. Merci pour tout Monsieur Hilsenrath.

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