11 Avril 2020
Voici une sélection BD jeunesse et adulte qui, tout en collant à l'actualité, nous prouve que les auteurs des "petits Mickeys" possèdent des dons prophétiques ou bien savent illustrer les affres ou les bienfaits de l'isolement.
Les schtroumpfs noirs : le tout premier épisode de la longue série consacrée aux lutins bleus racontait la curieuse contamination (via une mouche vindicative) du village des schtroumpfs, qui deviennent noirs et crient "gnap! gnap! Face à la maladie qui risque de transformer tous les schtroumpfs, comment le Grand Schtroumpf, va-t-il pouvoir guérir ces gentils habitants ?
Seuls : la non moins célèbre série de Vehhlmann et Gazzotti , dès le volume 1 :"la disparition" met en scène de jeunes enfants livrés à eux-mêmes dans une ville où de façon inexplicable les adultes ont totalement disparu. Mais, le danger lui n'a pas disparu pour autant !
Walking dead : là aussi, nul besoin de présenter la série-culte imaginée par Robert Kirkman et Charlie Adlar , où le sort de l'humanité cernée de toute part par les zombies réside dans la capacité à la famille constituée autour de Rick , l'ancien policier, à vouloir survivre en créant des communautés, havres de paix fragiles, constamment menacées par les" rôdeurs " ou des des Gouverneurs, des Negan tout aussi redoutables.
Tout seul : là le silence et la solitude sont les principaux désagréments qui cernent l'existence d'un gardien de phare surnommé "tout seul". Son histoire est magistralement servie par un noir et blanc somptueux que l'on doit à Christophe Chabouté. Cette BD sans bulle n'est pas sans humour non plus et parle aussi de liberté et de poésie.
Dans la foret : achat bien bienvenu avant le début du confinement, cette adaptation par Lomig d'un roman américain de Jean Hegland, avait déjà fait l'objet d'un coup de coeur sur ce blog. Deux jeunes soeurs isolées dans une forêt alors que le monde s'est effondré, vont réapprendre à vivre autrement. Une histoire plus optimiste que la Terre des fils de Gipi !
S'enfuir-récit d'un otage Le québécois Guy Deslile , habitué à nous présenter des récits auto biographiques et dépaysants au gré des missions humanitaires menées par sa femme (chroniques de Birmanie, chroniques de Jérusalem) rapporte ici le témoignage d'un responsable financier d 'une ONG enlevé comme otage dans le Caucase en 1997. L'auteur rend compte des conditions de détention (l'immobilisme, la peur, l'étouffement) d'un homme privé durant 111 jours de liberté . Et quel plaisir lorsqu 'enfin il se met à dessiner à nouveau des espaces ouverts le long des pages relatives à l 'évasion de l'otage.
Carnet du Pérou : dans sa maison, Fabcaro crée de toute pièce un carnet de voyage relatant un non moins imaginaire périple au Pérou. Tout en reprenant et en détournant les codes de ce genre prisé par les amateurs de cette littérature du réel, Fabcaro avec un humour efficace se moque de ses confrères dessinateurs qui jouent aux" étonnants voyageurs" mais comme il pratique aussi l'auto-dérision, et rend hommage au maître Hergé en personne, il lui sera beaucoup pardonné d'avoir commis ce brillant pastiche !