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Médiathèque Julien Gracq

Toute l'actualité de la médiathèque de Plélan-le-Grand en Ille-et-Vilaine

"REVOLUTION I liberté " une BD en cinémascope pour vivre l'Histoire en vrai

 

Il  fallait bien ce grand format : 29 cm et 329 pages pour faire entrer la Révolution française  dans une bande dessinée ambitieuse  qui  associe avec brio  une connaissance rigoureuse , documentée...et complexe d'un événement capital de notre pays avec une narration haletante , un déroulé  saccadé  d'actions  et un sens du cadrage, de l'image qui  affole l'oeil  du lecteur  qui se perd (il faut le dire) dans une profusion de détails   qui le met dans la peau de Fabrice Del Dongo , perdu au milieu de la bataille de Waterloo. 

 Pour faire court , les deux auteurs, Grouazel et Locard conjuguant fonds et forme rendent palpable, terriblement réaliste le maelstrom qui  va   s'abattre sur une ville : Paris, et agiter, bousculer puis faire s' envoler comme fétu de paille, la vie...et le destin d'une poignée de personnages :  deux orphelines issue du petit peuple, deux frères jumeaux de la noblesse bretonne venus  participer à la réunion des Etats Généraux , et un sombre libelliste mais surtout  agent  provocateur  agissant  à l'ombre des quartiers mal famés de la capitale pour le compte d'aristocrates  inquiets pour leur ordre et leur privilèges.

Ce premier volet, étourdissant,  ne "court" que la période  allant d 'avril à septembre 1789 , ce qui suffit déjà à notre capacité de saisir les débuts de cette longue  Révolution ! En nous plongeant littéralement au ras du  sol ,pour nous relever parmi ces hommes et femmes sans cesse entraînés par ces mouvements de foules (très bien rendus dès les premières pages), cette bande dessinée explique aussi l'importance du milieu ( une ville qui respire de façon oppressée entre engorgement des octrois,, sol fangeux , rues étroites, façades trop rapprochées, et vagues  sans cesse agitées des toitures biscornues que dominent   des fumées d'incendies dans un ciel d'une pâleur morbide ) qui va influencer , orienter (?) le cours de plus en plus radical, violent de cette  révolution   faite avec des mots (et quels mots)mais aussi avec des élans, des émotions comme la  joie la  peur et la colère. Si Abel Gance  n'avait pas eu à sa disposition le cinéma  et si Hugo  avait davantage  pratiqué le dessin , sûr que  ces deux là auraient signé sans vergogne  cette bande dessinée.

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