Les médias français viennent d’annoncer la mort de Mario Rigoni Stern, lundi 16 juin 2008 à Asagio en Italie du Nord. Ecrivain à la barbe et à la chevelure immaculée comme une belle neige d’hiver, il faisait figure de patriarche de la littérature transalpine, sans pour autant, du haut de ses chères montagnes jalonnant l’Autriche, jouer au sage ou au donneur de leçon. Il nous laisse une œuvre tant discrète qu’attachante. Ses écrits, souvent nourris par son expérience d’ancien combattant et d e montagnard, célèbrent la vie simple des gens et des animaux, juste en quête de lumière et de paix. Dans un décor dépaysant (pour nous) où le froid des cimes le dispute avec le sombre souvenir d’une campagne de Russie, lointaine et effroyable, l’auteur évoque des joies d’altitude et parle toujours, dans une langue de contrebande , mi italienne, mi allemande, de la dignité humaine, même au travers de souvenirs de chasse ou de vieilles chroniques de populations ballotées entre rois et empires, frontières d’opérette et guerres sanglantes. Il ne gomme pas pour autant la dureté de la nature ; il nous montre seulement que cette nature permet aux hommes et aux femmes qu’il décrit, de se hisser à la portée de la beauté du monde. Sur la pointe de ses skis (quand il était jeune) et plus tard, au bout d e son stylo plume, Rigoni Stern savait communiquer son plaisir d’être vivant.
Publié en France chez Verdier, 10/18 et bien sûr la fosse aux ours, on peut découvrir ou relire à la médiathèque les titres suivants :
le vin et la vie, le sergent dans la neige, sentiers sous la neige, le livre des animaux, la dernière partie d e cartes et arbres en liberté.