Chef-d’œuvre publié il y a trente ans, FUCK AMERICA, le roman autobiographique d’un survivant de la barbarie nazie, Edgar HILSENRATH, fait toujours preuve d’une belle vitalité. On a découvert cet auteur en France que récemment, mais on rattrape vite son retard tant la lecture de cette « confession »(loufoque) d’un émigré juif Allemand fraîchement débarqué en Amérique (au début des années cinquante) est jubilante, rapide, et drôle comme une comédie de Billy Wilder ou un burlesque à la Chaplin. Joseph Bronsky, le « sombre » héros de cette histoire ,entreprend d’écrire un roman pour faire passer un passé( qui a du mal justement à passer) toute en essayant de vivre de petits boulots mal payés. C’est le tableau peu reluisant de l’arrière-cour d’une Amérique triomphante et de ses nouveaux arrivants paumés et méprisés que nous dépeint Hilsenrath, mais, grâce lui soit rendue, avec lui, le rire est plus fort que le désespoir. Serait-ce l’expression même de la rage de vivre ?