31 Janvier 2012
Du domaine des murmures . Ce roman de Carole Martinez se déroule au XIIe siècle. Dans un temps marqué par la violence masculine et l’ardeur belliqueuse des Croisades, Esclarmonde, une jeune fille noble refuse le mariage arrangé par son père. Elle préfère se retirer du monde en se faisant emmurer. Mais, avant de s’enfermer volontairement, elle est violée par un inconnu et, cachant cette agression, elle accouchera seule, dans son réduit, d’un garçon. Bientôt, son histoire va nourrir la croyance populaire qui fera d’elle une sainte, à l’égale de la Vierge Marie, et les gens viennent à elle pour la consulter, écouter ses visions qui la « conduisent » loin en Terre Sainte, là où son père et ses frères sont partis. Son prétendant éconduit, lui, est resté et auprès d’elle, s’humanise, perd sa rusticité. Du coup, Esclarmonde vat-elle rester enfermée dans ce rôle ? Ce roman sur la condition féminine a obtenu le Goncourt des lycéens. (Disponible à la médiathèque).
Les déferlantes de Claudie Gallay est un livre tactile et sensoriel campant son histoire sur la presqu’île du Cotentin. Une femme ornithologue se rend dans ce bout du monde moins pour observer les oiseaux que ses habitants, écorchés, marginaux , qui possèdent chacun , sur un vieux drame intervenu il y a 40 ans, une part de la vérité qu’il faudra assembler, comme les élément d’une enquête policière. Au bout de ce roman composé de phrases courtes, sans fioriture (dont le style est justement cette absence de style) viendra la rédemption et l’apaisement. (Disponibles à la médiathèque).
Le moulin sur la Floss . De son vrai nom Mary-Anne Evans (1819-1880), George Eliot, un auteur classique de l’ère victorienne, signe là le roman le plus autobiographique de son œuvre. Elle y évoque l’enfance et les premiers émois de Maggie et de Tom Tulliver . Elle dépeint un monde provincial où il est difficile pour une jeune femme trop belle et trop intelligente de trouver sa place. Maggie sera mis au ban de sa société pour avoir suivi les impulsions de son cœur. (réédition en folio classique, titre sur la liste d’achat de la médiathèque).
Défense de lire ce livre . Faisant fi de l’interdiction de ce titre de Pat Moon, il est fortement recommandé au lecteur (jeune comme adulte) d’ouvrir ce livre qui se présente comme le journal d’une jeune fille de 13 ans. Olive Penny dite Finch (moineau en anglais) parle de sa vie quotidienne dans un huis clos où il n’y a que des femmes, sa mère et sa grand-mère. Effectivement « Il n’y a que des femmes et des lapins » dans ses pages car Finch a pour seul ami masculin, un lapin blanc : Greame, un clin d’œil au monde d’Alice au pays des Merveilles ? (titre disponible actuellement à la bibliothèque de Paimpont et bientôt à l’achat à Plélan ).
Le village aux sept cercueils écrit par Christophe Lambert et Mickael Espinosa mélange subtilement les genres fantastique et historique en plongeant le lecteur jeune (et adulte à présent !) dans l’Espagne en lutte contre les armées napoléoniennes. Un groupe de soldats arrive à Perdido , un village isolé. L’accueil des habitants est glacial car ils considèrent les soldats comme des tueurs. Ils n’ont pas tort car Les soldats violentent les villageois tandis que Germain, le plus jeune d’entre eux, blessé, tente de calmer les esprits. C’est alors qu’il découvre dans l’église sept cercueils vides ! Germain, qui croit avoir vu l’ombre même de la mort, redoute le pire pour lui et ses compagnons. Il va être temps de penser à se racheter ! (Titre disponible à la bibliothèque de Treffendel et bientôt à l’achat).
La dernière séance , ce roman au titre prémonitoire de Larry Mac Murtry (pour avoir été adapté sur grand écran) raconte l’éducation sentimentale de deux jeunes adolescents, Sonny et Duane, qui « se cherchent »au sein d’une petite ville du Texas. Cette chronique douce-amère de la jeunesse (bientôt ) perdue et de la confusion entre l’éveil des sens et du poids réel de l’amour, dépeint une Amérique des années 50 où le Mexique ressemble à une fausse Terre Promise et où seules les femmes (incomprises par leurs maris) savent pardonner l’inconstance de leurs jeunes amants !
Et toujours dans le cadre de l’Ouest américain, une autobiographie remarquable, Yegg, racontée sans fard par un « honnête » voleur, Jack Black, nous rappelle qu’entre la mort de Jesse James et la Grande Dépression, des vagabonds hors la loi ont incarné une liberté marginale aux yeux de bons nombre d’américains ! (titres bientôt disponibles à la médiathèque).