Toute l'actualité de la médiathèque de Plélan-le-Grand en Ille-et-Vilaine
16 Décembre 2017
Dans "La promesse de l'aube", Romain GARY raconte son enfance à Vilnius et fait une rapide allusion à un voisin, M.Piekielny, qui, connaissant la volonté de sa mère d'en faire un homme célèbre, lui demanda de faire savoir à tous les grands de ce monde qu'il rencontrerait que "au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny".
Grand admirateur de Gary, François-Henri Désérable part de ce très court passage pour se lancer à la recherche de M. Piekielny et nous entraîne dans son enquête, avec pour seuls éléments cette adresse et l'affirmation de l'auteur sur les circonstances de la mort de cet homme mystérieux : les fours crématoires nazis.
Désérable souhaite écrire un livre sur cet oublié de l'Histoire, comme Olivier Rollin qui rappelle à nos mémoires Alexeï Féodossévitch Vangenheim dans "Le météorologue", citoyen soviétique exilé aux îles Solovski et qui envoyait des herbiers à sa fille pour poursuivre son éducation.
Mais Piekielny a-t-il réellement existé ? Comment est-il mort ? Romain Gary jouait souvent avec la réalité, alors qu'en est-il ?
François-Henri Désérable digresse beaucoup, nous fait marcher dans le Vilnius des années 20, entre la Guerre et l'actuelle. Un passage par Gogol. Et par son propre éveil à la littérature, son amour pour Romain Gary. Les biographies de l'auteur et de Gary s'entrecoupent, ainsi que celle (imaginaire ?) de Piekielny. Ceux qui connaissent et aiment Gary s'y retrouvent, et ceux qui ne le connaissent pas, auront envie de lire "La promesse de l'aube".
On se plaît à croire à cette belle histoire d'un inconnu resté dans le souvenir d'un auteur célèbre et qui, quand bien même Gary n'aurait pas vraiment tenu sa promesse, serait à nouveau sorti de l'oubli par les biais de François-Henri Désérable. Un monsieur tout le monde frôlant l'éternité. Et quelle que soit la conclusion, ce livre et sa raison de départ auront donné de rappeler le destin des juifs de Lituanie, de tous ces "monsieurs tout le monde ", à travers la figure de M. Piekielny par l'entremise de ce formidable conteur qu'est François-Henri Désérable.