La dame blanche, ou l'héritage des femmes bienveillantes

Dans ce roman d'actualité de Serguëi Lebedev, l'Histoire s'écrit en lettres de sang , de crasse et de charbon. Cette salisssure  enlaidit la neige, empoisonne les puits et souille les corps dans cette région du Dombas , zone de guerre entre l'Ukraine et la Russie. Janna revient dans le village de son enfance pour soigner Marianna , sa mère qui travaillait à la blanchisserie de la mine mais qui semblait, par ses dons, laver autre chose que la poussières et les taches des vêtements  qui lui étaient confiés.

Des personnages ou plutôt des voix masculines entourent la jeune femme. Il y a Valet , le jeune voisin chassé il y six ans par Marianna qui avait vu en lui le mal, la flêtrissure, et qui revient, milicien , pro russe pour se venger de ces deux femmes, Le général, ancien cadre  du KGB au temps où l'Ukraine était sous l'emprise de l'URSS, qui revient au village où vit Janna pour  protéger tous les secrets et les crimes soviétiques (et ceux d'autres "zombies")  qui demeurent enfouis dans une mine de charbon, le puits 3/4 et enfin,  la voix off ,d'outre-tombe  de l'Ingénieur qui au temps des tsars avait conçu cette mine qui,  de projet utopique est devenu un espace maudit, un axe vertical entre la terre sombre, , infernale et le ciel  , promesse de lumière et d'espoir.

Sur  5 journées que durent cette histoire, nous verrons  comment Janna surmontera toutes les épreuves qui lui  permettront, ou pas ,de devenir à son tour une dame blanche.

Tout bon récit comporte une dimension surnaturelle, un aspect conte qui  entraîne les lecteurs dans un espace mi réel, mi imaginaire qui les font rêver et réfléchir  sur les grandes forces qui régissent les destinées des êtres humains. Serguëi Lebedev réussit pleinement ce mélange de genres littéraires pour notre plus grand plaisir.