20 Février 2024
En ces temps mauvais où la haine empoisonne les mots et les coeurs , où l'étranger est rejeté de l'humaine condition, il est salutaire de célébrer l 'amour universel de la vie et le courage des combattants venus de loin combattre pour la liberté en France . Missak Manouchian (1906-1944) avec les résistants de la FTP-MOI ( Franc-tireurs partisans de la Main d'Oeuvre Immigrée) a vécu ses convictions d'homme libre, épris de la beauté des choses, jusqu'à la mort .Mercredi 21 février, Il entre au Panthéon avec "sa chère Méline, sa petite orpheline bien aimée". Mais comme ces frères et soeur d'armes ne pourront les accompagner , il est normal et juste de les citer eux aussi dans ces livres qui remettent dans la lumière, au delà des simplifications mémorielles, les visages et les noms de ceux qui furent sur et hors de la fameuse Affiche rouge.
C'est l'objet du livre de Annette Wieviorka "Anatomie de l'Affiche Rouge" qui éclaire l"histoire et la complexité de cette page de la résistance , en préférant la vérité à la légende, même si l'historienne admet que l'amour peut avoir le dernier mot sur l'Histoire.
La bd richement documentée "Missak Manouchian, une vie héroïque" raconte l'histoire de ce survivant du génocide arménien de 1915 venu au pays des droit de l'homme avec ses deux frères chercher une existence ouverte sur la beauté des arts et la fraternité des hommes et des femmes, mouvement qui le poussera en 1934 à adhérer au Parti communiste français et à abandonner , à contre -coeur une existence de poète dont l'ensemble inédit "Ivre d'un grand rêve de liberté", donne à voir un homme sensible, généreux que la lutte politique puis la guerre ont détournés des muses et des chants épris de paix.
C'est aussi à ce frère en poésie qu'Aragon rendait hommage dans ses Strophes pour se souvenir, composition qui intégrait des passages émouvants de la lettre qu'adressait Manouchian à Méliné.
Victor Hugo se sentira moins seul ce mercredi 21 février.